Avec La Chambre du Parasite, The Hostel à Bordeaux continue de repousser les frontières de l’escape game horrifique, en y intégrant cette fois une bonne dose de science-fiction paranoïaque. Loin de ses ambiances habituelles, cette salle nous plonge dans une invasion extraterrestre glaçante, où la peur ne vient pas seulement des créatures…

Un décor recyclé, transformé et sublimé

Ce qui rend La Chambre du Parasite si unique, c’est qu’elle prend place dans un décor qui parlera peut-être à certains joueurs bordelais. En effet, The Hostel a repris le vaisseau de l’ancienne salle “Mission Space Pirates” (de l’ex-enseigne The Room à St André de Cubzac), pour le réinventer totalement.

Et c’est bien là la réussite : tout a été repensé. L’agencement des pièces, les énigmes, l’ambiance… rien n’a été conservé, si ce n’est la structure générale du lieu, désormais totalement investie par une infestation parasitaire oppressante. Les décors sont soignés et crédibles, on croit vraiment à cette contamination en huis clos, et l’immersion fonctionne à plein régime.

Une narration à décrypter

Comme souvent chez The Hostel, le scénario ne se contente pas d’être une toile de fond : c’est le cœur de l’expérience.

La force de La Chambre du Parasite, c’est ce mode de jeu qui installe le doute permanent : Quelle est l’origine de la menace ? Que devons-nous réellement faire ? À qui faire confiance ?

Ces questions viennent naturellement au fil du jeu, entraînant débats, théories, tensions. Il est très facile de se laisser happer par les discussions, au point d’y perdre un temps précieux. Cette approche narrative pousse les joueurs à réfléchir collectivement, et parfois, à se diviser sur les décisions à prendre. Une tension dramatique supplémentaire, parfaitement dans le ton.

Une touche roleplay rare pour une salle d’horreur

Autre particularité de cette salle : sa dimension roleplay bien plus présente qu’à l’accoutumée. On ne vient pas seulement résoudre des énigmes ou fuir des monstres : on incarne un rôle, on porte une responsabilité. On se sent vraiment investi d’une mission, avec des conséquences à assumer.

C’est une approche originale dans l’univers des salles d’horreur, et ça fonctionne très bien ici, renforçant l’implication émotionnelle des joueurs.

Un virage SF audacieux… et réussi

Même si l’horreur reste la signature de The Hostel (l’enseigne ne compte qu’une seule salle non horrifique à ce jour), La Chambre du Parasite explore un nouveau territoire. Et cette fusion horreur/science-fiction est une véritable réussite.

Les effets de peur ne sont pas seulement portés par les acteurs : le décor lui-même devient piégeur, imprévisible. La menace peut surgir de n’importe où, là où l’on se sentait en sécurité quelques secondes plus tôt.

Si nous devions émettre une petite réserve, ce serait sur l’attente non comblée de rencontrer un Alien typique des films iconiques. Il y a bien une présence tapie dans l’ombre, mais peut-être que nos esprits trop cinéphiles s’étaient imaginé une créature plus marquante visuellement. Ce n’est pas un défaut de conception, juste un décalage entre nos attentes et la direction artistique.

Ressenti Global

La Chambre du Parasite marque une nouvelle étape dans la créativité de The Hostel. Un décor recyclé mais complètement transformé. Un scénario malin qui pousse à la réflexion collective. Une ambiance paranoïaque renforcée par une vraie dynamique roleplay

Sans être la plus effrayante des salles de l’enseigne, elle séduit par son originalité, sa narration intelligente et son ambiance de science-fiction. Une réussite qui prouve que même dans l’horreur, The Hostel n’a pas peur d’innover.

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