Manoir
60 min
2 à 5
D’après une mystérieuse lettre, un trésor d’une valeur inestimable aurait été dissimulé depuis des années : un œuf du célèbre joaillier Fabergé. L’agence Secrets Hunters vous envoie en 1993 explorer le manoir d’un riche collectionneur anglais pour mener l’enquête. Parviendrez-vous à retrouver la trace de ce trésor perdu ?
Secret Hunters se présente comme une agence d’enquêteurs spécialisée dans les disparitions mystérieuses jamais résolues. Pour les élucider, elle fait appel à un procédé peu commun : le voyage dans le temps. L’affaire du train Zanetti vous transporte en 1911 et celle de la fête foraine Tivoli en 1906.
Cette fois, vous êtes envoyés en 1993 pour explorer le manoir d’un riche collectionneur anglais. Et ce n’est pas une personne mais un objet que vous devez retrouver. Comme d’habitude, l’enseigne s’est inspirée de faits réels pour écrire son scénario. Au XVIIIe siècle en effet, la famille impériale russe a passé commande de pièces d’exception en forme d’oeuf. Ces chefs d’oeuvre de joaillerie ont participé à la renommée d’un certain Peter Carl Fabergé. À la chute de l’Empire, sept oeufs se sont volatilisés dans la nature, leur conférant une aura et un prix inestimable.
En guise d’introduction, l’espace dédié au briefing vidéo pose parfaitement les enjeux du scénario. Qualité de production, taille de l’écran, puissance du système son… À la manière d’Escape Rush à Bruxelles (l’enseigne derrière l’incontournable Tokyo Lab), tous les ingrédients sont réunis pour captiver l’attention.
La première pièce est selon nous la plus belle et la intéressante du jeu. C’est celle qu’on a préférée. Elle renvoie une image de luxe et de raffinement. On sent tout de suite qu’on pénètre dans un lieu charmant qui renferme bien des secrets. Les décors sont détaillés, tout ce qui est visible et manipulable parait solide et crédible. On y passe beaucoup de temps mais c’est très plaisant car l’endroit est visuellement canon et surtout vivant.
Preuve de leur ingéniosité, les créateurs de Secrets Hunters ont transformé un vieux jouet pour enfant à pile en animatronic ! Cela donne un petit personnage amusant, drôle et attachant. Ses possibilité de répliques semblent infinies. L’enseigne s’en sert même comme système de game-mastering. Un moyen idéal d’accroitre l’immersion et la cohérence d’ensemble.
La transition vers la suite de la mission est scéniquement travaillée. Vous évoluez alors dans un espace assez petit, esthétiquement très différent du début de l’aventure. On a particulièrement aimé le côté rétro et désordonné qui en ressort. Les nombreux détails observables ne retirent en aucun cas la sensation de jouer un escape game fluide sur le plan des manipulations.
Pour finir, le jeu bascule dans une dynamique complètement différente, centrée sur l’action et l’observation plus que la réflexion. Lors de cette séquence, le niveau est assez relevé mais ne vous inquiétez pas, l’enseigne a pensé à abaisser la difficulté si vous éprouvez des difficultés à avancer. Fun fact : les créateurs de la salle ont fait appel à l’intelligence artificielle pour designer une série d’objets. Le résultat est bluffant, nous n’y avons vu que du feu ! Ce dernier tiers de l’aventure manque un poil de thématisation comparé au reste. Aussi, le final serait encore plus mémorable avec l’ajout d’un effet spécial ou d’une mise en scène marquante.
Parmi les trois salles de l’enseignes, c’est celle qui contient le plus d’énigmes. Un choix assumé par les créateurs, dont l’objectif est de satisfaire tous les publics. Ces derniers nous ont expliqué avoir pris en compte des retours de joueurs, certains expliquant rechercher un challenge intellectuel de taille. Vous aurez donc du pain sur la planche mais vous ne verrez pas le temps passer : les énigmes s’enchainent à merveille et sans temps mort. Leur intégration aux décors et à l’histoire est remarquable. Bravo à Kryptex, déjà à l’œuvre dans La disparition du train Zanetti.
La surface de jeu étant moins grande que celle des deux premières aventures, nous vous conseillons d’éviter de former un groupe trop nombreux. Comme nous l’avions déjà souligné dans nos précédents articles, le système de game-mastering de Secrets Hunters est très clair et réactif. C’est toujours un bonheur de l’utiliser.
Avec Le Trésor perdu de Fabergé, Secrets Hunters revient aux bases de l’escape game tout en apportant la modernité de 2024 : décors et mise en scène très qualitatives, absence de cadenas, mécanismes à gogo… L’enseigne prouve une nouvelle fois qu’elle incarne une valeur sûre de la place parisienne.
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