Dès qu’on pousse la porte du bâtiment, The War of The Worlds: The Immersive Experience annonce clairement la couleur : vous n’êtes plus à Londres, mais dans un monde qui bascule. Avant même d’entrer dans le parcours, on découvre un bar steampunk superbement thématisé, lieu d’accueil et de post-show, qui sert surtout de sas entre la réalité et l’invasion martienne. Une ambiance rétrofuturiste soignée qui prépare subtilement à ce qui va suivre.

Un walkthrough qui mélange théâtre, cinéma et réalité virtuelle

L’expérience est avant tout un parcours immersif : on déambule de pièce en pièce, guidés par des acteurs, plongés dans des scènes qui donnent l’impression très nette d’être au milieu d’un film de science-fiction.

Pas vraiment inspiré du roman de H. G. Wells, ni du film de Spielberg : le show reprend l’univers visuel et musical de la comédie musicale de Jeff Wayne, un choix qui donne une identité très particulière au spectacle — plus dramatique, plus élégante, plus “victorienne dystopique”.

Ce mélange fonctionne étonnamment bien : scénographies grandioses, effets spéciaux, transitions dynamiques entre les scènes, et surtout, des interactions actées d’une intensité rare.

Certaines séquences sont tellement vivantes qu’on a l’impression d’être réellement pourchassé dans un Londres en état de siège. C’est là que réside la réussite majeure de l’expérience : les acteurs. Ils vous parlent, vous protègent, vous tirent vers l’avant, vous donnent des ordres — et leur énergie vous propulse dans le récit.

La réalité virtuelle : une bonne idée… en retard d’une génération

Au milieu de ce parcours ébouriffant viennent se glisser quelques passages en réalité virtuelle. Et là, l’expérience marque un petit recul.

Le problème n’est pas l’idée — elle est pertinente narrativement, notamment pour montrer ce que les décors physiques ne permettent pas. Le souci vient plutôt de la définition des médias utilisés, pas tout à fait à la hauteur du reste. Les textures sont un peu datées, l’image manque de netteté… et cette différence de qualité se ressent.

Heureusement, ces séquences restent minoritaire dans l’ensemble du show, et certaines apportent malgré tout une bonne contextualisation des événements, permettant d’élargir le récit à des zones impossibles à matérialiser physiquement.

Une scénographie spectaculaire

Chaque espace semble respirer, bouger, vibrer d’une présence étrangère. On traverse un Londres qui bascule, un monde qui perd pied sous nos yeux. Le tout accompagné d’un sound design enveloppant et d’une direction artistique très cohérente.

Certaines scènes frôlent même le cinéma 4D, tant l’immersion est totale.

Points positifs

• Acteurs exceptionnels, très impliqués, qui donnent toute la vie au récit.

• Scénographie très réaliste, effets spéciaux réussis, transitions fluides.

• Ambiance steampunk profonde, cohérente et spectaculaire.

• Parcours riche et varié, jamais monotone.

• Bar thématisé ultra qualitatif, parfait avant/après.

Points négatifs

• Qualité de la réalité virtuelle en retrait.

The War of The Worlds: The Immersive Experience est une expérience immersive, un spectacle hybride où le théâtre et la scénographie se surpassent. Les acteurs sont le cœur battant de l’aventure, et chaque salle apporte sa dose de tension, d’émerveillement ou de chaos. Oui, la VR n’est pas parfaite. Mais l’expérience dans son ensemble reste captivante, spectaculaire et généreuse, avec une ambiance steampunk savoureuse. C’est l’un des walkthroughs narratifs les plus vivantse et les plus cinématographiques de Londres.