Science-Fiction
80 minutes
2-5
Je m’appelle Swann Blondet et si je suis de retour au L. O. S. E. R même après avoir pris ma retraite, c’est parce qu’il me tient à coeur d’achever un projet que j’ai mené pendant de longues années. J’ai récemment réussi, je l’espère, à perfectionner une machine révolutionnaire qui me permettrait de projeter ma conscience, ainsi que celle d’autres individus, à une époque donnée de ma vie. L’intérêt ? Parvenir à en faire basculer le cours et explorer une nouvelle voie où je ne deviens pas un scientifique dans cet état de regret permanent de n’avoir jamais fait de la littérature le centre de ma vie, de n’avoir jamais publié un roman. Selon la théorie du chaos, un simple changement, une futile modification des conditions initiales peuvent permettre de modifier le cours de toute une vie. Pour ce faire, j’ai besoin d’une équipe de confiance… Vous ! M’aiderez-vous à changer mon histoire ?
Le voyage dans le temps proposé par L’Escapatoire retient l’attention pour deux raisons. Son rôle-play d’abord, puisque des personnages sont attribués aux joueurs lors du briefing qui précède le début de l’aventure.
Le principe, c’est que chaque personnage soit doté d’une fonction destinée à vous aider à certains stades du jeu. Une bonne idée malheureusement difficilement applicable sur le long terme. En effet, soit ces caractéristiques spéciales ne sont pas d’une grande utilité, soit vous n’éprouvez que très peu le besoin d’en faire appel.
Autre particularité notable : un voyage à travers les époques où les styles et univers tranchent du tout au tout côté décors. Notre préférence irait plutôt à la dernière pièce car les autres paraissent plus communes au regard de ce qui se fait parmi les escape games français.
Avec son concept d’effet papillon, cette salle a le mérite de l’originalité. Elle vous donne à voir en pratique cette théorie qui stipule qu’un évènement mineur peut engendrer des conséquences majeures. Dans le cas présent, c’est le destin de Swann que vous devrez changer : plonger dans son passé pour l’amener à faire les choix qui la pousseront vers l’écriture plutôt que les sciences.
Conséquence : 8 fins sont possibles. Elles présentent toutes une Swann dont le destin a été influencé par vos décisions dans le jeu. Au delà d’un simple escape game, l’objectif est donc d’obtenir la fin la plus souhaitable, celle qui permet de réaliser les rêves enfouis de cette littéraire refoulée.
En tant que fil rouge de l’histoire, le game-master joue la partition centrale de Théorie du Chaos. D’où une présence plus importante qu’à l’accoutumée. Cela peut surprendre au début et il faut quelques secondes d’adaptation à ce game-mastering un peu particulier.
Ce mode de jeu pourra en déstabiliser certains, car c’est directement au game-master qu’il faut s’adresser pour obtenir des indices. Dans le même temps, le procédé apporte une dose d’interaction. On salut cette initiative peu courante, qui témoigne de l’investissement humain consenti par les concepteurs de la salle.
Après Recherche sous tension, L’Escapatoire place à nouveau la science au coeur de ses énigmes. Un grand nombre d’entre elles incluent un part d’expérience, quand d’autres tournent plus autour de l’univers du jeu.
L’enseigne a préféré des mécanismes artisanaux plutôt que des manipulations plus technologiques. Dans l’ensemble, les énigmes fonctionnent sur des associations de codes.
Théorie du Chaos possède de bonnes idées d’immersion et un concept assez original. Ces particularités sont appréciables même si quelques aspects du jeu peuvent encore être améliorés.